22/3/12

La naturaleza infinita de Robert Cahen

La naturaleza infinita de Robert Cahen

Robert Cahen (Valence, Francia, 1945) es un creador pionero en Francia en lo que se refiere a la utilización de la electrónica aplicada al arte. Su trabajo se caracteriza por mezclar distintos lenguajes, que dan como resultado una obra diferente, poética y novedosa.

Estudió en el Conservatorio Nacional de Música de París y fue miembro del Grupo de Investigaciones Musicales del ORTF (1971-1974) y luego fue responsable de investigación de vídeo experimental en el Servicio de Investigación del Instituto Nacional Audiovisual (1973-1976).

Ha realizado numerosos cortometrajes para el cine y la televisión, así como obras de vídeo, producidos por el INA, la SEPT, FR3, el Centro Georges Pompidou, el Centro Nacional de Artes Plásticas, así como por productores privados.

Si hay un tema que pueda caracterizar su trabajo este es la observación de la naturaleza. Pero no se acerca al tema desde un punto de vista naturalista o como un observador anónimo, sino que busca establecer una relación más personal, podríamos decir que retoma la forma de tratar la naturaleza en el Romanticismo: esos paisajes maravillosos e imponentes en los que, de alguna manera, nos habla de la relación del hombre con la naturaleza, tal vez no una relación hostil, pero sí asombrosa.
Ver los paisajes de nieve y hielo de Cahen, por ejemplo, nos puede poner en esa situación de desazón romántica del protagonista del cuadro Monje a la orilla del mar (1810) de C.D. Friedrich. Es la naturaleza entendida como lugar de inmersión y de experiencia o bien la finitud del hombre frente a la infinitud de aquella.

Todo esto se ve muy bien en toda su obra, pero tal vez de una forma especial en la selección de videos que forman parte de este proyecto al que hemos llamado “la naturaleza infinita”. Infinita tal vez en ese sentido romántico, las imágenes nos envuelven, nos sobrecogen en algunos casos, pero también desde la perspectiva de su trabajo, de la tecnología que ayuda a crear estas imágenes y esta sensación al funcionar la pantalla como una especie de mirilla a través de la cual no sólo vemos lo que hay delante de nosotros, en la proyección, sino un espacio mucho más grande: aquel que se abre a nuestra imaginación.

La exposición está compuesta por seis obras en las que se puede apreciar muy bien este tratamiento de la naturaleza; esa forma de “mirar” el espacio y el paisaje. Si en el trabajo de muchos autores el acercamiento a la naturaleza consiste en “crearla”, en intervenir sobre ella dando lugar a una nueva forma de paisaje, como diría Maderuelo, como una “construcción cultural”, en el caso de Cahen más bien consiste en ponernos frente a este, no tanto para mirarlo cuanto para que nos mire él, pero también para que con él nos relacionemos porque, como diría Marc Augé, “todo paisaje existe únicamente para la mirada que lo descubre” y esto es precisamente frente a lo que nos pone obras como H.W.K. Les cicatrices de l’invisible (11’. 2004).

El sentido de “infinito”, de inabarcable, volviendo a la concepción romántica, de oposición trágica frente a la finitud del hombre, se ve muy bien en obras como Le cercle (Arctique) (10’. 2005) y L'etreinte (9´. 2003), mientras que en Corps flottants (13’. 1997) sí está el hombre en relación directa con la naturaleza, con su construcción.

En definitiva, lo que las obras -y la exposición- nos piden es que nos relacionemos con aquello que se pone ante nuestros ojos y que, a partir de ahí, hagamos nuestra propia interpretación de la naturaleza y el paisaje, o como diría Marcel Duchamp que nosotros, el público, construyamos la obra.


La nature infinie de Robert Cahen

Robert Cahen (Valence, France, 1945) est un créateur pionnier en France dans l'utilisation de l'électronique appliquée à l'art. Son travail se caractérise par le mélange de différents langages dont le résultat est une œuvre différente, poétique et novatrice.

Il a fait ses études au Conservatoire National de Musique de Paris, a été membre du Groupe de recherches musicales de l'ORTF (1971-1974) et plus tard, responsable de recherche de la vidéo expérimentale dans le Service de Recherche de l'Institut National Audiovisuel (1973-1976).

Il a réalisé de nombreux courts métrages pour le cinéma et la télévision, ainsi que des œuvres en vidéo, produites par l'INA, la SEPT, FR3, le Centre Georges Pompidou, le Centre National des Arts Plastiques et des producteurs privés.

S'il y a un sujet qui caractérise son travail, c'est celui de l'observation de la nature, toutefois son approche n’est pas celle d’un naturaliste ou d’un observateur anonyme. Il cherche à établir une relation plus personnelle, on pourrait dire qu'il reprend la manière de traiter la nature du romantisme: ces paysages merveilleux et imposants nous parlent, en quelque sorte, du rapport de l'homme avec la nature, une relation peut être pas hostile, mais surprenante.

Regarder les paysages de neige et de glace de Cahen, par exemple, peut nous mettre dans cette situation d'inquiétude romantique du personnage du tableau Moine au bord de la mer de C.D. Friedrich (1810). La nature y apparait comme un lieu d’immersion et d’expérience ou encore comme la finitude de l’homme face à l’infinitude de celle-là.

On peut observer tout cela dans toute son œuvre, mais, peut-être tout spécialement dans la sélection de vidéos qui font partie de ce projet que nous avons appelé "la nature infinie". Nature infinie, dans le sens romantique, avec des images qui nous enveloppent, nous saisissent d'effroi parfois, mais aussi depuis la perspective de son travail, de la technologie qui aide à créer ces images et cette impression que l'écran fonctionne comme un judas à travers lequel nous ne voyons pas seulement ce qui défile devant nous, dans la projection, mais un espace beaucoup plus grand : celui qui s'ouvre à notre imagination.

L'exposition est composée de six œuvres dans lesquelles nous pouvons très bien apprécier ce traitement de la nature, cette façon de "regarder" l'espace et le paysage.

Si, dans le travail de beaucoup d'auteurs, l'approche de la nature consiste à " la créer", à intervenir sur elle donnant lieu à une nouvelle forme de paysage, comme dirait Maderuelo, comme une "construction culturelle", dans le cas de Cahen, il s'agit plutôt de nous mettre face à ce paysage, pas tant pour le regarder, mais pour nous laisser regarder par lui, et aussi pour établir une relation avec lui. En effet, comme dirait Marc Augé, "tout paysage existe uniquement par le regard qui le découvre" et c'est précisément cela, que nous proposent des œuvres comme H.W.K. Les cicatrices de l'invisible (11'.2004).

Le sens de "l'infini", de l'inabordable, en revenant à la conception romantique, d'opposition tragique face à la finitude de l'homme, se voit très bien dans des œuvres comme Le cercle (Arctique) (10’. 2005) et L'étreinte (9´. 2003), tandis que dans Corps flottants (13’. 1997) l'homme est en relation directe avec la nature, avec sa construction.

En définitive, ce que les œuvres, -et l'exposition- nous demandent, est que nous nous mettions en relation avec ce que nous regardons et qu’à partir de là, nous nous fassions notre propre interprétation de la nature et du paysage, ou, comme dirait Marcel Duchamp, que nous, le public, construisions l'œuvre.

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